Chez Claude et Annette, on découvre ces deux tableaux signés Francis Saint-Marc. Pour les présenter nous avons demandé à Jean-Marie Métivet, ami du peintre, d’évoquer sa vie au Gué du Loir, où s’installa en 1955.
Francis Saint-Marc, artiste peintre à Roc en Fleur, au Gué du Loir.
L’histoire de Francis et Henriette ressemble à celle des amoureux de Peynet.
Avec les colombes.
Elle lui faisait de jolis bouquets de fleurs des champs qu’il peignait avec des couleurs pastels. A la gouache ou à l’aquarelle.
Les tubes de peinture à l’huile et les toiles coûtaient trop cher.Le docteur Richard les installa au colombier. Creusé dans le rocher.
Une petite fenêtre percée dans la roche verticale donnait sur le Loir.
Francis partait à vélo dans la campagne à la recherche de paysages à peindre.
Il ramenait des morceaux d’écorces, des fossiles et des croquis sur son carnet.
C’est à cette époque que je l’ai connu.Il avait choisi à vingt ans la peinture et la vie qui va avec... Sans regret... et sans argent. Mais un beau nom d’artiste quand même : Saint-Marc.
Avec une palette fraîche et naturelle il restait résolument en deça de la mode.
Cette mode de l’abstraction qui amena l’angoisse dans l’art après les impressionnistes.
Il pris un peu du coup de pinceau de Jean-Gabriel Domergue tourné vers le romantisme tout en féminité et en délicatesse. L’opposé de son apparence un peu bourrue qui surprenait ceux qui ne le connaissaient pas bien.Il se fichait du tiers comme du quart sauf de la beauté du rouge gorge qu’Henriette apprivoisait des branches grenats des tilleuls en hiver et de la Belle Epoque à cause des femmes à robes longues.
Francis l’homme d’un seul amour — réciproque — aimait la grâce des jeunes filles.
Les sept filles Richard déjà Naïades allaient et venaient comme les nymphes du lieu.A son patronyme — Morcos — il devait un physique à la Mouloudji (le chanteur) et tous les dons ramenés des croisades. La musique sans connaître le solfège comme Errol Gartner.
Qu’il imitait bien.
Sur le vieux piano désaccordé.Dans les années 1960 (il nous a quitté le 5 décembre 1991) nous venions les uns et les autres aussi souvent que possible à Roc en Fleur. Chercher le bonheur de vivre autour du chevalet de Francis.
Nous nous asseyions. Nous le regardions peindre en racontant des histoires que je vous dirais un jour... Peut-être.Jean-Marie, janvier 2010.
Post scriptum : A lire, cette évocation par l’artiste Adli Rizkallah de sa rencontre avec Gordon Frazer et Francis Saint-Marc : http://adli-rizkallah.blogspot.com/2007/06/carnets-dadly-rizkallah-avec-gordon.html