On l’appelle le « fort des Anglais », en raison d’un usage militaire à l’époque de Jeanne d’Arc :
... Après la bataille de Beaugé , où lesFrançais remportèrent la victoire ( 1421 ),4 000 Anglais, pour se dérober à la pour-suite de leurs vainqueurs , passent leLoir près la Fléche, dirigent leur fuitevers le Mans , où ils se proposent depasser la Sarthe sur un pont de bois,qui était au confluent de cette rivièreet de celle de l’Huîne. Trompés dans leurattente, parce que les planches de ce pontétaient abattues , ils prennent des croixblanches sur leurs casaques, pour fairecroire qu’ils étaient Français et par-tisans du dauphin ; par cette ruse, ilsn’ont pas de peine à engager de crédulespaysans à raccommoder le pont. Mais cesperfides, après avoir passé la rivière,rompent le pont, et tuent traîtreusementles pauvres gens qui venaient de leurrendre service. Ils s’enfuirent vers Chartreset Alençon, sans qu’on puisse lesatteindre. La nation anglaise, dans presquetous les tems, a signalé sa rivalitéet sa haine contre la France, par destraits affreux de cruauté, et quelquefoisde l’ingratitude la plus noire.Le dauphin, qui fut ensuite CharlesVII, instruit de la victoire de Beaugé,part de Poitiers, vient à Tours, de-làau Mans, et prend en passant le châteaude Montmirail. Il se rend à Sablé, où ilfait heureusement, avec le duc de Bretagne ,une alliance offensive et défensivecontre les Anglais. Ensuite il envoie unepartie de ses troupes jusqu’au gué duLoir, où elles se rangent en bataille dansune position avantageuse, pour disputerce passage au roi d’Angleterre, qui n’osehasarder de combattre, mais qui prendle chemin de la Beauce, le long de larivière du Loir. Ce prince s’empare, enpassant, du château de Rougemont, yfait mettre le feu, fait pendre le capitainede la petite garnison, et tous ceuxqui la composaient. La cruauté et le méprisdu droit des gens forment-ils unepartie du caractère anglais ? Questionimportante pour l’humanité et pour l’histoire,et dont l’examen impartial et sévèreamènerait, je pense, une solutionqui ne ferait point d’honneur à ce peupletoujours agité et toujours, agitant lesautres.
ça se trouve page 344 des Essais historiques et littéraires sur la ci-devant Province du Maine de Pierre Renouard (1811), qui vient d’être numérisé à l’université du Wisconsin et mis en ligne sur google books
http://books.google.com/books?id=QD... (on peut télécharger le PDF complet ici [25 Mo]).
Ajout du 11 novembre 2010 : la source principale de ce passage semble être le manuscrit de Dom Jean Colomb.
Il existe d’autres livres sur la guerre de 1870 qui évoquent le Gué du Loir : notamment la bataille d’Azé, le 6 janvier 1871, au Moulin de la Galette. Mais c’est pour un autre article (cf.La bataille de Galette à Azay).