Guide touristique (1883)

Samedi 8 août 2009, par Fil — Historique

Une des références de Saint Venant est le Guide du touriste dans le Vendômois publié en 1883 par la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois. Voici ce qu’il contient, dans ses errata, pages ij et iij, sur Mazangé :

(...) En continuant la route au delà du bourg, on arrive à la côte dite de Saint-André, dont une partie dépend de Villiers.

Le Loir vient baigner le pied même de ce coteau, dont la pente est si rapide, que, pour y établir la route, il a fallu ouvrir dans son flanc une tranchée, sorte de corniche sur laquelle elle passe. Sur une longueur d’environ 1,500m, la colline renferme de nombreuses habitations creusées dans le roc à diverses hauteurs.

D’abondantes carrières, fournissant de bonnes pierres de construction, que l’on transporte au loin, sont ouvertes dans ce coteau. Les lits de pierre au niveau de la route sont actuellement épuisés, et l’on a ouvert de nouvelles galeries inférieures, qui descendent même au-dessous de la rivière.

Un peu au delà de ces carrières, on entre sur le territoire de Mazangé.

 

Mazangé (1101 hab.), à 11 kil de Vendôme, localité fort intéressante à étudier. A peu de distance, avant d’arriver au Gué-du-Loir, là où le passage est le plus resserré, on aperçoit un énorme rocher de forme arrondie, saillant sur le coteau, qui présente, à 20m environ au-dessus de la route, de vastes excavations creusées de main d’homme et formant différents étages.

Ces excavations étaient masquées par une épaisse muraille crénelée, et percée de meurtrières qui ont fait donner à ce rocher le nom de fort du Gué-du-Loir. Ce nom lui convient, car il est parfaitement placé pour commander le Loir et la route, qui domine.

Au Gué-du-Loir se termine brusquement le coteau interrompu par la vallée où coule le Boulon, qui se jette à quelques pas de là dans le Loir, guéable à cet endroit. A peine a-t-on traversé le Boulon sur un pont assez moderne, que l’on aperçoit les tourelles de la Bonaventure, ancien manoir dont il est déjà question au XIIe siècle, au sujet du don qui en fut fait, à cette époque, aux Templiers de Vendôme.

La Bonaventure conserve encore une partie des bâtiments des XVe et XVIe siècles, son enceinte de murs flanqués de tours, des restes de sa chapelle, sa porte d’entrée défendue autrefois par deux tours, et les traces d’un pont-levis.

Ce manoir a vu Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père d’Henri IV, y réunir parfois de joyeux convives ; c’est là qu’a été composée la chanson si connue de La Bonaventure au gué.

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